
MEDIA LITERACY
France: De la presse à l'école à l'éducation aux medias et à l'information
27 AVRIL 2025 - Dans les années 60, l’importance des medias est devenue progressivement tellement insctrite dans le quotidien, en particulier aux Etats-Unis à la pointe de la technologie, que des chercheurs commencent à se spécialiser dans ce secteur pour l’étudier. C’est une réalité économique, les groupes de presse écrite, souvent encore sous contrôle de familles, réalisent des pourcentages de bénéfices à deux chiffres. La télévision commence à générer des compagnies monstrueuses. C’est aussi une réalité sociale, les citoyens peuvent passer des heures devant l’écran qui devient un outil politique indispensable aux pouvoirs de toute nature pour faire passer leurs messages. C’est enfin une interrogation éducative puisque les enfants sont un cible avec des émissions qui leur sont destinées.
Les questions affluent et restent d'actualité. Est-ce que les jeunes apprennent des savoirs utiles ou est-ce simplement de la distraction, qui les détournent (pour combien de temps) de leur priorité, etudier (et donc aussi s’informer) pour préparer leur avenir et devenir des êtres humains accomplis. Il est reproché à la télévision la passivité des enfants devenus captifs devant l’écran et des émissions dont les critiques craignent qu’elles abrutissent davantage qu’elles n’éveillent l’intelligence y compris chez les adultes. Le clivage entre deux camps, deux conceptions est net au point que le gouvernement fédéral américain crée et finance sa propre chaine publique de télévision (PBS), et de radio (NPR) avec un style davantage éducation des masses et des émissions pour diverses tranches d’âge chez les enfants et ados qui, en outre, sont éduqués, en classe, aux médias.
La tendance gagne l’Europe et ses écoles dans les années 70. En 1976, le ministre René Haby adresse les premières circulaires autorisant l’introduction à l'école de la presse d’information comme support pédagogique dans les programmes des différentes disciplines. Les Centres de Documentation et d’Information deviennent un lieu classique avec l’introduction des journaux et autres moyens. Le but central est de permettre aux enfants de décoder ce qu’ils lisent, voient, entendent. Et de se poser des questions cruciales. Qu’est ce qu’est un fait ? Pourquoi tel média relaie un faIt plutôt qu’un autre ? Qu’est ce qu’une interprétation de ce fait ? Pourquoi les différences d’interprétation selon les médias ? Qu’est ce que l’objectivité, existe-t-elle ? Ce concept est-il très différent de celui de neutralité ? Quellé est la différence entre l’information et la communication ?
La presse à l'école
Très rapidement, les ministères successifs ont compris que s’attaquer à ces problèmes devait être l’affaire d’enseignants spécialisés. C’est ainsi ,qu’est né,, en avril 1983, le CLEMI (Centre pour l'éducation aux médias et à l'information) lequel a pour mission de promouvoir cette discipline, au début optionnelle puis intégrée dans les programmes. L'objectif consiste à analyser les médias, la fabrication de l'info et le choix de leurs contenus, leur économie et tendances politiques et tout cela au nom du bon fonctionnement de la démocratie afin de former des citoyens avertis.
La tâche n’est pas facile. Si un professeur de maths n’a besoin de personne pour enseigner sa discipline, le CLEMI doit faire appel à divers degré aux professionnels de l’information et aux parents (qu’il faut également éduquer en quelque sorte pour qu’ils aient un regard critique de co éducateur) Cette discipline se nommait au début presse à l’école, une semaine nationale a rapidement été instaurée par les ministères mobilisant des milliers d’établissements. La méthodologie était classique, inspirée de Héraclite. J’analyse comment a été traitée une information dans un journal ou une émission, thèse, puis dans d’autres antithèse et enfin synthèse je me pose la question du pourquoi ces différences, choix politique, choix éditorial (l’audience de tel média souhaite cette façon de traiter), dresser une liste d’hypothèses et argumenter, en termes de neurosciences éducatives cela se nomme former l’esprit critique.
Sur le terrain, les choses étaient moins claires. Un certain nombre d’enseignants, refusant le cadre de l’objectivité ou neutralité, s’estimaient en droit de propager leur vision du monde et des médias. Les parents étaient rarement disponibles pour ce genre d’activité jugée non académique et non prioritaire pour l’accès au diplôme de leurs enfants. Les journalistes intéressés par ce volet « fabrication de l’info » de leur métier n’étaient pas nombreux, la majorité se moquant volontiers de leurs confrères impliqués ; rejoignant ainsi une partie des patrons de presse peu convaincus que cela puisse conduire les élèves à devenir de futurs lecteurs ou téléspectateurs éveillés, but suprême d’une activité commerciale. L’UNESCO, qui a pourtant œuvré pour la presse à l’école, définit l’information comme un « bien culturel » qu’il faut vendre de préférence avec profit pour pouvoir réinvestir. Toute initiative avait donc besoin du concours financier des collectivités territoriales ou de l’Etat et ce dans un contexte international de plus restrictions budgétaires et d’endettement à éponger. IL y eut pourtant de nombreuses réalisations, Ouest-France, le journal régional vendant à l’époque sur quatorze départements davantage que Le Monde et Le Figaro ensemble sur tout le territoire. La Provence déployait également une gamme d’activités régulières destinées à bâtir un socle de jeunes lecteurs pour lancer un hebdomadaire pour 10-12 ans qui ne verra jamais le jour dans l’intégralité du projet initial car trop cher (460 000 euros ht pour 42 parutions sur un seul département autour de Marseille et un retour financier incertain (lire )
Un virage en 2013
Les choses ont lentement évolué,, entre autres, avec l’apparition du numérique, la crise des medias traditionnels due en partie à l’érosion de la confiance accordée par les lecteurd
En France, l'analyse des médias est aujourd'hui intégrée sous le terme Éducation aux Médias et à l'Information (EMI). Ce concept englobe l'apprentissage de la lecture critique des médias, la compréhension des mécanismes de l'information et la sensibilisation aux enjeux du numérique.
Plusieurs textes régissent l'EMI :
- La loi sur la refondation de l'école (2013), qui inscrit l'EMI dans les programmes scolaires.
- Le Code de l'éducation, qui précise les objectifs de formation à l'esprit critique et à la citoyenneté numérique.
- Les directives du ministère de la Culture, qui soutiennent des initiatives comme la Semaine de la presse et des médias dans l'école.
La cible a changé de position, il s’agit désormais de donner des outils aux élèves pour débusquer la désinformation et les fake news sur une toile internet qui, ne filtrant pas l’entrée, permet à tout le monde, compétent ou non, de publier. La méthode n’a pas fondamentalement évolué. Il s’agit toujours de chercher la plus grande variété de sources, et de mettre en perspective un maximum d’interprétations autour de faits. Mais certains faits ou présentés comme tels sont douteux en particulier les images puisqu’il suffit de peu d’expertise pour trafiquer films et photos. Il s’agit désormais et plus que jamais de hiérarchiser la qualité des sources et d’éliminer les toxiques. C’est devenu un autre métier avec d’autres méthodes. Mais désormais les medias traditionnels collaborent davantage dans le cadre des budgets moindres. L’EMI est réguliérement invitée dans les grands festivals du journalisme (lire



